La productivité des Divisions informatiques

Je pensais il ya quelques années que la croissance du système d’information des entreprises était plus ou moins linéaire, fonction d’un facteur de taille. Mais avec un  peu plus d’expérience, j’ai vite découvert que l’insertion d’une nouvelle application dans un système existant, revient à créer une sorte de turbulence qui prendra plusieurs mois avant d’être stabilisée.

En effet, prise dans un processus de stabilization, les applications font l’objet de plusieurs changements qui ne modifient pas leur compte initial de points de fonction. De même, lorsque les entreprises acquiérent ou restructurent certaines parties de leur système d’information, ils utilisent souvent des progiciels, qui sont difficiles à évaluer en des points de fonction. Il résulte que la mesure de la taille du système d’information est toujours délicate, et même, est un mauvais prédicteur du changement qui est plutôt lié au rythme de  l’optimization des processus métier.

Cela asssombrit la question de la productivité, car le ratio points de fonction / nombre de personnes n’est pas un indicateur fiable.

Alors, parlons quelques instants de productivité.

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Au sein de la DSI, la balance doit-elle encore pencher dans la direction des processus ?

“Trop lourd, trop lent, trop cher”, quel DSI n’a pas entendu une fois, l’écho des paroles de Pascal LAMY, du temps où il était DSI d’EDF, claquer à ses oreilles ? La faible industrialisation des pratiques, voire le manque de professionnalisme, la vitesse et la précipation dans l’action, accompagnent les reproches fréquents faits aux Divisions informatiques lorsques les projets échouent. Même les éditeurs de logiciels, forts de leurs pratiques industrielles, n’hésitent pas à accabler des clients dont l’échec pourrait assombrir leur réputation.

Lorsque, plusieurs années auparavant, l’ères des Mainframes battait son plein, les divisions informatiques avaient un rôle de développement et de gestion des applications, proche d’un métier d’éditeur et de gestionnaire de logiciels internes. La comparaison entre les métiers ainsi que la référence à l’industrialisation, avaient alors un sens. Aujourd’hui, les DSI participent des plus en plus aux prises de décisions stratégiques et tactiques. Les charges d’études se sont accrues de façon exponentielle. Comment calculer objectivement la performance et la productivité d’un chef de projet ? Les métriques connues, telles les points de fonctions ou le nombre de lignes de code, sont inadaptées en regard d’un métier hybride de conseil, de pilote, d’intégrateur et d’assembleur de composants qui doit décider rapidement et fréquemment. Par exemple, la qualité de l’architecture dont l’effort de conception est difficilement quantifiable dans l’absolu, apparait de plus en plus un facteur critique de succès des projets.

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